Dans Le Grand théâtre, Jean Giono, enfant, se trouve aux côtés de son père sur les toits de Manosque en pleine méditation nocturne: «Nous étions pour ces conversations d’été, mon père et moi, en chemise de nuit sur une toiture, au-dessus de la ville.» Mettant en parallèle la prophétie de cataclysmes de l’Apocalypse de Saint Jean et les horreurs du XX e siècle, le texte décrit l’homme comme seul responsable de l’Apocalypse, qu’elle soit au passé, au présent ou au futur.
Ainsi l’homme ne se lassera jamais d’être le spectateur du Grand théâtre de son univers: «L’Apocalypse ne détruit pas la vie; au moment même où elle la détruirait, elle cesserait d’être l’Apocalypse. Elle ne peut exister qu’en tant que spectacle devant des spectateurs, terrifiés mais spectateurs. L’oncle Eugène est dans des abîmes. Il n’y tombe pas, il y flotte. (...) Par quel prodige l’oncle Eugène est-il suspendu dans son abîme? Il n’est pas suspendu, il tombe, mais comme le temps de sa chute est infiniment plus long que le cours de sa vie, il ne sait pas qu’il tombe et nous n’en savons rien non plus.»
Sommes-nous, comme l’oncle Eugène, perdus dans l’univers, enfermés dans notre passé, tremblants quant à notre futur?
10-11-12.11.2021 | 20 h | 25 francs
13.11.2021 | 17 h et 20 h | 25 francs
14.11.2021 | 19 h | 25 francs
Spectacle limité à 25 places par représentation
Ancien couvent de la Part-Dieu
Au café : soupe de chalet et boissons
Certificat Covid obligatoire